L’invitée Galerie – Août / Septembre 2024

Une sculptrice, à la sensibilité écologique, inspirée par la nature.

La galerie des Ateliers Cub’Art accueille au mois d’août et septembre, Manon Damiens, une artiste qui utilise des techniques d’artisane d’art pour travailler le métal et le bois.

« Mon travail se nourrit de l’observation inépuisable de la nature. Le monde organique, le mouvement de l’eau, les plaques tectoniques, l’action du vent et de l’air sur les éléments, la trace du temps sont au cœur de ma création. »

Ses sculptures à la finition minutieuse ou ses bijoux en cuivre, laiton ou bronze, fascinent par leurs reflets dorés, leurs rouges mordorés, leurs surfaces quasi organiques.

« Je suis beaucoup dans la recherche autour d’effets de matière, de texture et d’oxydation en associant le métal et le bois que, souvent, je noirci en le brûlant. En ce moment, le monde fongique me fascine. »

IMG_4190.bis.jpeg

C’est pour honorer le monde du vivant, que les mains de Manon créent des sculptures en mouvement et que son esprit créatif est toujours avide d’expérimenter de nouvelles techniques. Elle découpe le métal, le porte au rouge et martèle inlassablement, autant que de besoin. Elle excelle dans la brasure à l’argent des tiges en inox comme pour alléger ses œuvres en mettant en suspension le métal ou pour les fixer au morceau de bois. Manon témoigne d’une vraie délicatesse dans la pratique de ses techniques d’oxydation ou de patine.

« J’ai souvent plusieurs créations commencées en même temps et je danse de l’une à l’autre pour qu’elles se nourrissent mutuellement. Je peux tout autant commencer une œuvre avec un croquis que trouver l’inspiration dans un simple morceau de bois glané au bord d’une rivière. Il m’arrive aussi de faire des maquettes et je fais plein de petites recherches d’essais, d’explorations qui vont se transformer au fur et à mesure. Le processus peut parfois être très long. »

IMG_4186.jpeg
IMG_4096.jpeg

Manon a toujours ressenti une véritable fascination pour le monde fongique. Elle a débuté, il y a quelques mois, des recherches formelles autour du champignon et c’est ainsi qu’est née   “Interconnexion”, une installation de grande envergure exposée à l’Espace Molière de la ville d’Agde puis au Château Laurens. Comme elle le dit elle-même avec humour, « beaucoup d’interactions humaines ont été générées autour de ce projet, irréalisable seule, à la manière des réseaux que les champignons créent pour communiquer entre eux. »

Image.jpg
IMG_4185.jpeg

Manon s’interroge sur le monde d’aujourd’hui et ses bouleversements. Ce cheminement la conduit à chercher à diminuer l’utilisation du métal dans son travail. Même si elle utilise déjà du laiton et du cuivre recyclés, ces matières sont très énergivores.

« La matière utilisée par les artistes est toujours le reflet de l’époque dans laquelle on vit, d’un temps sociétal. Actuellement je travaille à une installation qui sera exposée en octobre et novembre à la chapelle des Pénitents bleus à Narbonne. C’est une sorte de forêt où chaque tronc d’arbre est surmonté d’une pièce en métal qui évoque la danse. »

Manon Damiens est une amoureuse de l’art en général, en particulier du land art et de l’art cinétique. Andy Goldsworthy, Alexander Calder, Sonia Delaunay, Niki de Saint Phalle sont des artistes importants pour elle. Et il ne faut pas s’étonner que les installations de Stéphane Guiran trouvent un écho à sa sensibilité.

IMG_4111.jpeg